jueves, 6 de julio de 2023

Les villes, espaces d’urbanité: D’après l’interview d’Hélène Renard à Jean-Robert Pitte Géographe français, membre de l’académie des Sciences.

 Les villes, espaces d’urbanité: D’après l’interview d’Hélène Renard à Jean-Robert Pitte Géographe français, membre de l’académie des Sciences.

 

L’invité : Les villes qui font parfois un peu peur, qui ont parfois mauvaise réputation dans notre monde très attaché à la préservation de l’environnement, à la nature, les villes en fait sont des espaces essentiels pour l’humanité et pas nécessairement des espaces négatifs. Ce sont des espaces où il fait bon vivre.

La journaliste : Pourquoi justement, la ville a-t-elle un attrait tel qu’on voit bien qu’il y a une urbanisation incessante en tout cas depuis le 19ème siècle, c’est le mouvement.

L’invité : Depuis le 19ème siècle, il y a évidemment le fait que les industries se sont installées préférentiellement en ville mais surtout les services. La ville est avant tout l’espace des services parce que les industries on peut en trouver aussi à la campagne. La ville est quand même avant tout l’espace des services, quels qu’ils soient. C’est à dire le commerce, ce sont les banques, les services, les administrations, l’enseignement, en particulier l’enseignement supérieur, les théâtres, la culture. Tout cela est concentré en ville, très largement à l’échelle mondiale et depuis fort longtemps. L’histoire de la ville est liée à cela, à cette concentration des services.

La journaliste: Donc la ville a beaucoup d’avantages mais c’est surtout qu’elle offre, beaucoup d’attirance parce qu’il y a beaucoup de choses qui s’y passent.

L’invité : Il faut dire ça aussi, c’est que la ville c’est extraordinairement attrayant parce que c’est un pôle de créativité culturelle. En ville, il se passe toujours quelque chose. Il faut se rendre compte que la créativité artistique vient essentiellement de la ville. Vous n’avez pas de grands peintres qui aient vécu toute leur vie à la campagne. Vous n’avez pas de grands écrivains qui aient vécu sans la ville. Des écrivains qui aient  vécu...

La journasliste: A la campagne, il y en a quelques-uns…

L’invité. : Oui, je pense à Giono ou à Marguerite Yourcenar qui ont vécu d’une certaine manière loin du monde et du bruit. Mais avec un éditeur parisien, avec des médias parisiens qui les aidaient un tout petit peu à vendre leurs livres et par conséquent à encourager leur inspiration. Je crois que l’homme a besoin de la ville. Dans l’imaginaire en tout cas occidental, la ville est vraiment le cœur de la civilisation. C’est un lieu de brassage entre ethnies, entre populations venues de partout, d’un pays et de l’étranger où l’on est obligé d’apprendre à vivre ensemble. Si on n’apprend pas à vivre ensemble, c’est la guerre civile. Les villes sont aussi et doivent être de plus en plus des laboratoires de cette nécessité, la volonté elle est là parfois, parfois elle n’est pas là, mais c’est une nécessité d’apprendre à vivre ensemble dans la diversité. Pour moi les villes sont des laboratoires de cet apprentissage.








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